Parler en public, c’est se mettre à nu

Un visage surpris, des chaussons à pompons et des bas retirés. Burlesque et scène.

Parler en public, c’est se mettre à nu

ON DIT QUE PARLER EN PUBLIC, C’EST SE METTRE À NU… BON, MAINTENANT QUE J’AI VOTRE ATTENTION, PARLONS-EN !

Parler en public n’a rien de naturel.

C’est se jeter dans la cage aux lions, être au premier rang. En somme : être vulnérable. Tant mieux ! Porter une armure vous protégerait peut-être des animaux sauvages (alias une audience pleine de préjugés) mais ça pèserait lourd sur vos épaules. Il vous serait difficile de bouger, d’être entendu, de vous connecter au public, d’être à l’aise ou, même, d’être fier de vous.

Plutôt que de trouver des façons de vous murer dans un personnage d’orateur surprotégé, trouvez comment vous sentir fort dans votre vulnérabilité. Une idée ?

Pensez au burlesque !

En ôtant vos protections, vous ne pouvez plus vous sentir déshabillé par le public parce que vous ÊTES à l’origine de ce mouvement de déshabillage. Vous êtes dans l’action et par conséquent vous ne subissez passivement la situation. Je vous recommande quand même de garder vos vêtements sur le dos…

Vous devez toujours affronter les regards mais vous venez tout juste d’inverser le “rapport de force”. On s’attend rarement à voir les gens tels qu’ils sont vraiment, alors prenez l’avantage d’avoir désarmé l’audience en coupant court à ses attentes. C’est lorsqu’elle est surprise qu’une audience est la plus fébrile (j’entends par là réceptive).

Si vous ne voulez pas vous sentir déshabillé par les autres, mettez-vous d’abord à nu (progressivement ou pas, complètement ou pas).

Comment se mettre à nu ?

J’ai bien conscience de poser là un paradoxe puisque la majorité des individus qui craignent la prise de parole la craignent du fait de la vulnérabilité qu’elle induit. Ils ne souhaitent pas s’exposer. Bon, là-dessus, il va d’abord vous falloir passer un pacte avec vous-même : j’ose y aller.

Ensuite, je vous suggère de faire ce que vous redoutez le plus (galvanisé(e) que vous serez d’avoir tout juste osé), c’est une façon de se dire que le plus dur est derrière vous. Pour cela, donnez quelque chose de vous. Un aveu, une anecdote, une confession, une crainte, quoi que ce soit qui va permettre à l’audience de s’identifier à celui qui parle sur le plan de l’humain et non de l’expert.

Vous pouvez cumuler en jouant sur l’effet de surprise en disant ou faisant quelque chose qui n’est pas attendu, voire en posant une question dont la réponse pourrait vous “égratigner”.

Bien que vous restiez habillé, à l’opposé du burlesque, il y a deux concepts à appliquer ; la connexion et l’effeuillage.

L’effeuillage

L’effeuillage suggère d’y aller couche par couche. Vous ne pouvez pas débarquer devant votre auditoire et lâcher une information qui mettrait tout le monde (trop) mal à l’aise, il est question de doser l’émotion. Aussi, vous pouvez dévoiler touche par touche votre sujet. Y aller à tâtons et donner envie au public d’en savoir plus. L’émoustiller, oui.

La chorégraphie

Lorsque l’effeuilleuse se départit de ses vêtements, elle le fait en une chorégraphie pensée seconde par seconde. Il s’agit bien d’un spectacle (et non d’un striptease comme on le ferait à la maison pour son âme sœur) ! De même, la prise de parole en public suppose que l’on structure son contenu, que l’on travaille son rythme et sa respiration. Tout comme son geste produit différents effets selon qu’elle le réalise prestement ou en prenant son temps, votre discours aura un écho retentissant selon comment il est pensé et délivré.

La connexion

Bien entendu, vous vous adressez à un public, vous maintenez donc la connexion avec lui, à commencer par les œillades ! Lors d’un show burlesque, le performeur joue de son œil coquin, baisse les yeux pour simuler la timidité ou maintient l’eye contact tandis qu’il exécute un mouvement difficile, une prouesse pour laquelle on le célèbre.

Vous l’aurez peut-être deviné, j’ai fait du burlesque (un semestre uniquement) mais j’aime beaucoup cet univers ! Il est bien plus chorégraphié qu’on ne l’imagine, de sorte qu’en tant que membre du public, on accepte de prendre ce qui nous est donné. Si le cœur vous en dit, assistez à un spectacle, vous verrez que parler en public n’est pas insurmontable.

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Ce n’est pas Dita Von Teese mais c’est tout comme !